LE DOSSIER DU MOIS

Un éleveur voyou interpellé en Belgique grâce à la P.A.C

Depuis des mois, l’association P.A.C. traque un éleveur voyou, condamné en France pour maltraitance mais qui poursuit ses activités dans les pays limitrophes. Grâce à elle, l’individu a été interpellé en Belgique…

Ça se passe d’abord en France…

L’histoire commence en septembre 2017 lorsque la P.A.C est informée qu’un éleveur, malgré sa condamnation en France il y a quelques années à plusieurs mois de prison et à l’interdiction à vie de détenir un animal, refait surface… pour reprendre ses activités sordides !

L’information est prise très au sérieux et l’association mène son enquête pour constituer un dossier convainquant destiné aux autorités compétentes en vue de faire cesser définitivement les activités intolérables de cet éleveur « voyou ».

C’est alors qu’une traque sans répit commence… Fanny et Nathalie consacrent leurs soirées et leurs week-ends à accumuler les preuves indispensables pour la constitution d’un dossier « solide ».

Une info de dernière minute tombe : l’individu sera présent à une exposition canine au Luxembourg. Fanny et Nathalie sautent dans le train, direction Luxembourg !

direction Luxembourg…

Sur le stand, Nathalie interpelle l’individu, lui rappelle sa condamnation et cherche à sensibiliser l’opinion sur l’invraisemblance de la présence de cet homme dans une exposition canine internationale…

…pour un affrontement musclé !

Quelques instants plus tard, Fanny découvre avec horreur la camionnette de transport dudit individu sur le parking : un véhicule délabré, vitre arrière cassée et bricolée avec des cartons, et une odeur insoutenable émanant du véhicule où les chiens sont entassés (en pleine chaleur !!!).
Fanny et Nathalie alertent immédiatement les douanes, la police Luxembourgeoise, l’organisateur de la manifestation ainsi que deux associations locales pour les aider à s’entretenir avec les autorités.

Dans l’attente, alors que Nathalie guette l’arrivée des autorités à l’entrée du parking, Fanny surveille le véhicule. Lorsqu’elle aperçoit l’éleveur qui revient vers sa camionnette, elle lui annonce que la Police va intervenir et barre le passage pour empêcher l’individu de s’enfuir. Mais rien n’arrête ce triste sire qui n’hésite pas à foncer sur elle…

L’éleveur tente de percuter Fanny pour s’enfuit avec sa camionnette. Alertés par les cris, les passants l’arrêtent dans sa fuite.

Heureusement les autorités sont intervenues à temps pour l’interpeller et saisir immédiatement les chiens et les placer en sécurité. En revanche, le véhicule, immatriculé en France lui a été rendu…

Il a été condamné au Luxembourg à l’interdiction de séjour sur le territoire.

Tout est bien qui finit bien ? Malheureusement non car l’histoire ne s’arrête pas là. C’est qu’il a de la suite dans les idées, le bougre !

Nathalie dénonce la présence de cet l’éleveur à l’exposition alors qu’il est condamné à l’interdiction de détenir un animal

Fanny constate avec effroi l’état des chiens enfermés dans la camionnette et tente de les abreuver

L’histoire se poursuit… en Belgique

Interdit en France, au Luxembourg… qu’importe… le « monstre » s’installe en Belgique pour continuer sans vergogne ses macabres activités !

La P.A.C continue sa traque. Elle retrouve son adresse en Belgique et prend connaissance de ses nouveaux trafics et de nombreux éléments qui interpellent :

  • livraisons mensuelles de chiens en région parisienne
  • trafic de chiens nés dans un pays européen limitrophe mais déclarés avec une puce française (ce qui, en théorie est impossible)
  • chiens et chiots mis en vente alors qu’il n’est pas déclaré comme éleveur en France ni en Belgique
  • annonces de ventes de chats en dépit de son interdiction de détenir un animal
  • complicité avec deux vétérinaires et un club canin français

Le 14 mars 2018, après des mois d’investigations pour constituer un nouveau dossier avec preuves à l’appui, de courriers, de coups de téléphone, l’archarnement de la P.A.C porte à nouveau ses fruits et la Belgique ordonne la saisie de 77 chiens et 11 chats et interpelle l’individu qui sera jugé prochainement.

Les autorités belges constatent : « Certains animaux ne peuvent même plus marcher. Leurs blessures sont si importantes qu’il y a des présomptions que les animaux ont été utilisés dans des combats de chiens illégaux en France »

Ce cas n’est malheureusement pas isolé et la P.A.C met tout en œuvre pour pourchasser ces malfaiteurs qui sévissent en toute impunité, en France ou ailleurs, sous le couvert d’instances cynophiles nationales et internationales qui préfèrent fermer les yeux que de s’attirer des ennuis ou se priver de certains profits…

Avec peu de moyens financiers et humains, l’association ne tombe pourtant pas les bras et remercie chaleureusement tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la soutenir dans ses recherches et ses investigations.

APPEL À TÉMOINS…

Si vous aussi, vous entendez parler ou constatez des cas de maltraitance, n’hésitez pas à contacter la P.A.C.
Vos informations ou témoignages sont indispensables pour combattre ces cas, trop nombreux, de maltraitance et sauver les chiens en péril.
Vos informations resteront confidentielles et vos coordonnées ne seront jamais communiquées sauf si vous lui donnez une autorisation écrite.

Fanny nous en parle…

CJ : Fanny, à la lecture de cette invraisemblable histoire, on se pose des questions sur la responsabilité des autorités compétentes, mais aussi sur celle des instances cynophiles en France et dans le monde…

Fanny : Oui celles qui font appliquer les lois et celles qui font respecter les réglementations sanitaires et vétérinaires ont évidemment leur part de responsabilité dans cette affaire : 
– comment un homme condamné lourdement en France avec interdiction à vie de détenir un animal peut avoir un véhicule professionnel immatriculé en France?
– comment peut-il fréquenter librement une clinique vétérinaire  Française?
– comment peut-il livrer des chiots en France et passer des annonces de vente de chiots?
– comment peut -t-il posséder des chiens à son nom dans le fichier national Français des carnivores ?

Si la petite association que nous représentons a réussi à le retrouver et à constituer des preuves contre lui, les autorités pouvaient le faire aussi…

CJ : Je suppose que votre champ d’action est malgré tout limité et que vous ne pouvez pas vous porter partie civile… quelles solutions pour que cette sorte d’individu ne puisse pas récidiver dans d’autres pays?

Fanny : Malheureusement nous n’avons pas les 5 ans d’existence exigées pour se porter partie civile. L’association a vu le jour en septembre 2015, il nous reste donc 2 ans et demi de patience avant de pouvoir enfin se porter partie civile. 

Les solutions pour que ce type d’individu ne puisse pas récidiver seraient d’abord de donner des moyens supplémentaires aux services compétents mais aussi d’éradiquer le laxisme qui touche trop souvent certains services.

Ensuite, que le fichier ICAD (fichier regroupant les carnivores domestiques en France) puisse détenir une liste des personnes condamnées à ne plus détenir un animal de compagnie et puisse informer immédiatement les autorités lorsqu’un chien est enregistré sous leur nom. Et créer également un fichier destiné aux vétérinaires  (une sorte de black-list nationales) afin que les autorités soient alertées dans les plus brefs délais.

Enfin, que toute personne suspectant des comportements illégaux ou de maltraitance n’hésite pas à nous en informer, car un doute peut être vérifié, mais le silence peut tuer! 

Nous avons besoin de vous !

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